*{ Budget Fédéral 1996 }

Assurer l'avenir. 

Monsieur le Président, il est clair comme jamais que ce que les 
Canadiens et Canadiennes veulent aujourd'hui de leurs 
gouvernements, ce n'est pas de la rhétorique. Ce qu'ils veulent, 
c'est qu'on agisse. Ce qu'ils recherchent, ce sont des progrès 
réels. 

Voilà les normes que les Canadiens ont fixées. Et voilà les 
normes d'après lesquelles notre gouvernement entend être jugé. 

Rarement, au cours de notre histoire, autant de gens ont 
éprouvé une telle angoisse. 

Les Canadiens ont le sentiment que notre mode_de_vie est en 
danger. 

Quand ils regardent l'assurance_-_maladie, ils craignent qu'elle 
ne soit menacée. 

Quand ils regardent le système de pensions, ils s'interrogent 
sur ses chances de survie. 

Quand ils regardent l'économie, ils craignent que leurs 
emplois ne soient emportés dans la tourmente de la concurrence et 
du changement. 

Et quand les Canadiens et Canadiennes regardent leurs enfants, 
nos jeunes, ils se demandent quel genre d'avenir les attend. 

S'il y a une obligation qui s'impose au gouvernement 
aujourd'hui, c'est d'apporter une réponse à ces inquiétudes 
profondes. 

C'est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la 
confiance chasse l'angoisse, pour que revienne l'espoir et que 
s'efface le désespoir. 

En un mot, nous devons agir dès maintenant pour aider les 
Canadiens à assurer leur avenir. 

Les Canadiens savent que le gouvernement ne peut y arriver 
tout seul. 

Il faudra des efforts concertés de tous les citoyens, de leurs 
gouvernements, des entreprises et des autres intervenants pour 
que notre pays puisse relever ces défis. 

Ce que les Canadiens et Canadiennes veulent de leur 
gouvernement, c'est qu'il fixe les objectifs, qu'il ait un plan 
d'action et ensuite qu'il travaille avec toute l'énergie dont il 
est capable -- et aussi longtemps qu'il le faut -- pour atteindre le 
but visé. 

Assurer notre avenir financier. 

Ce budget est le troisième que nous présentons dans le cadre des 
efforts déterminés que nous avons déployés sur tous les fronts 
pour assainir les finances de notre pays. 



Dans ce budget, nous maintenons le cap. Nous maintenons le 
rythme. Nous ne relâchons pas nos efforts. 

En fait, notre gouvernement ne relâchera jamais ses efforts. 
La lutte que nous avons engagée contre le déficit est 
irréversible et sans merci. Aucun doute ne doit être permis à ce 
sujet. 

Nous allons équilibrer les comptes. En outre, nous placerons 
le ratio de la dette au PIB -- ce que nous devons en proportion de 
ce que nous produisons sur une -- trajectoire descendante en 
permanence, année après année. 

Rien -- je dis bien, rien -- n'entamera la détermination de notre 
gouvernement. Nous équilibrerons le budget. 

Nous avons annoncé en novembre que nous avions fait mieux que 
notre objectif de déficit pour 1994-95. 

Il est maintenant clair que notre objectif pour 1995-96 sera 
atteint -- ou que nous ferons encore mieux -- et que nous gardons le 
cap sur notre cible de 3 pour cent pour 1996-97. C'est la preuve 
des effets en profondeur qu'ont produits les mesures de nos deux 
premiers budgets. 

Aujourd'hui, nous montrerons clairement que notre objectif 
pour 1997-98 -- un déficit de $17 milliards ou 2 pour cent du 
PIB -- est également assuré. 

Nous atteindrons la cible de déficit de 3 pour cent. Nous 
atteindrons la cible de 2 pour cent annoncée en novembre dernier. 
En fait, nous annonçons aujourd'hui des mesures qui nous 
permettront d'aller au-delà de ces objectifs, de continuer à 
progresser vers l'équilibre budgétaire. 

A cette fin, nous effectuons dans nos dépenses ministérielles 
de nouvelles réductions de près de $2 milliards, qui 
s'appliqueront à 1998-99. Cela vient s'ajouter aux économies 
substantielles réalisées dans nos deux premiers budgets. 

La plupart des ministères verront leurs budgets réduits d'au 
moins 3,5 pour cent de plus en 1998-99; certains subiront des 
réductions plus importantes. 

Les dépenses au titre de la défense et de l' 
aide_internationale seront réduites davantage. La croissance des 
dépenses consacrées aux programmes destinés aux Inuit et aux 
Indiens sera restreinte. La subvention à la production laitière 
sera éliminée graduellement sur cinq ans et la subvention aux 
services postaux sera réduite. 

Ce budget, combiné aux deux derniers, apportera des économies 
de $26,1 milliards pour atteindre notre objectif d'un déficit 
égal à 2 pour cent en 1997-98, plus des économies de 
$28,9 milliards l'année suivante, en 1998-99 -- pour que le 
déficit continue de baisser et que le ratio de la dette au PIB 
puisse commencer à diminuer. 

En 1993-94, les dépenses de programmes du gouvernement, 
c'est-à-dire toutes les dépenses à l'exception des frais de la 


dette, s'élevaient à $120 milliards. En 1998-99, nous aurons 
ramené ce montant à $105,5 milliards. Cela représente six années 
consécutives de diminution absolue des dépenses de programmes. 

La réduction est encore plus spectaculaire par rapport à la 
taille de l'économie. En 1998-99, les dépenses de programmes 
auront été ramenées à 12 pour cent du PIB, alors qu'elles étaient 
voisines de 20 pour cent il y a seulement une dizaine d'années. 
En fait, elles tomberont à leur plus faible niveau en 50 ans. 

Si nous considérons les trois budgets dans leur ensemble, nous 
aurons réduit les dépenses de sept dollars pour chaque dollar de 
recettes nouvelles, parce que nous nous concentrons sur des 
compressions de dépenses et non sur des augmentations d'impôts et 
de taxes. Dans ce budget, nous n'augmentons pas les impôts des 
particuliers, ni ceux des sociétés. Nous n'augmentons pas les 
taxes d'accise. En fait, nous n'augmentons aucun impôt ou taxe. 

Notre gouvernement ne se fie pas à des augmentations d'impôt 
pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit. Il ne se 
fie pas non plus à des prévisions exagérément optimistes. 

Nous gardons la prudence que nous avons adoptée dès le début. 
Nos hypothèses économiques sont, une fois encore, délibérément 
plus prudentes que celles de la plupart des prévisionnistes du 
secteur_privé. Comme dans les deux budgets précédents, nous 
renforçons nos hypothèses économiques au moyen de substantielles 
réserves pour éventualités. Ces réserves ne sont pas là pour 
financer de nouvelles initiatives. Elles sont là pour faire face 
aux variations imprévues de l'économie. Si nous n'en avons pas 
besoin, elles ne seront pas dépensées. Cela permettra de réduire 
encore le déficit. 

Comme nous l'avons toujours déclaré -- et comme nous l'avons 
maintenant prouvé atteindre -- nos objectifs, c'est le moins que 
nous puissions faire. Ce n'est pas le mieux que nous ferons. 

L'un des dividendes que nous récoltons en atteignant ces 
objectifs de déficit est la diminution considérable des nouveaux 
emprunts que le gouvernement doit contracter chaque année sur les 
marchés. 

Les besoins financiers sont la mesure utilisée dans la plupart 
des autres grands pays les -- états_-_unis, le royaume_-_uni, l'Italie, 
la France et l'Allemagne -- pour calculer le déficit. 

En 1993-94, l'année où nous sommes entrés en fonction, les 
besoins financiers du Canada s'élevaient à 4.2 pour cent du PIB -- 
soit $30 milliards. En 1997-98, nos besoins financiers tomberont 
à seulement 0,7 pour cent du PIB -- soit $6 milliards. 

Par rapport à la taille de l'économie, nos besoins d'emprunt 
n'auront jamais été aussi faibles en près de 30 ans. D'après ces 
indicateurs, le Canada aura le plus faible écart budgétaire 
projeté de tous les gouvernements centraux du G-7. 

Les progrès accomplis aujourd'hui sur le plan financier ne 
sont pas dus uniquement à un effort fédéral. Ils sont le fruit 
d'un effort national appuyé par les Canadiens et Canadiennes d'un 
bout à l'autre du pays. 



Peu importe leur couleur politique, toutes les provinces, tous 
les territoires ont pour objectif premier d'assainir leurs 
finances. On s'attend en fait à ce que huit provinces affichent 
un budget équilibré -- ou même excédentaire -- pour l'exercice prenant 
fin ce mois-ci, et les résultats parlent d'eux-mêmes. 

Par exemple, en 1993, les entreprises et les gouvernements 
canadiens avaient emprunté $29 milliards à l'étranger. Ce montant 
a été ramené à $13 milliards en 1995 -- et il diminuera encore l'an 
prochain et l'année suivante. En bref, la souveraineté économique 
est en voie d'être rétablie. 

Le fait est que, par comparaison avec la plupart des autres 
pays -- et dans le monde abstrait des statistiques -- nous obtenons 
d'assez bons résultats. Cela dit, toutefois, dans le monde réel 
où nous vivons tous, nous savons bien que, malgré les progrès 
accomplis, les Canadiens restent extrêmement inquiets. Il n'est 
pas difficile d'en deviner la raison. C'est que, peu importe ce 
que disent les statistiques, beaucoup de gens ne constatent 
aucune amélioration dans leur vie de tous les jours. Ce qu'ils 
constatent, ce sont des sacrifices. Et ce qu'ils veulent savoir, 
c'est si leurs sacrifices serviront à quelque chose -- et quand ils 
prendront fin. 

La tâche qui nous attend est donc bien claire. Il s'agit de 
poursuivre les progrès déjà réalisés, de les convertir en bons 
emplois, en croissance soutenue et en programmes sociaux adaptés 
au nouveau millénaire qui nous attend. 

Ce budget vise à consolider les gains que nous avons réalisés. 
Il vise à régler les problèmes avant qu'ils ne se manifestent. Il 
propose une gestion prospective, pour continuer de mettre en 
place les nouveaux éléments de la sécurité et de la prospérité 
futures. 

Ce budget montrera comment nous pouvons maintenir l'engagement 
du gouvernement fédéral envers le régime d'assurance_-_maladie et 
les autres programmes sociaux au vingt-unième siècle. 

Ce budget présentera un plan pour établir la confiance dans le 
système de pensions publiques. 

Ce budget améliorera la protection des membres les plus 
vulnérables de notre société. 

Et ce budget réaffectera des dépenses pour investir dans 
l'avenir économique du pays. 

En un mot, comme doivent l'être tous les budgets, ce budget 
est axé sur le présent. Mais c'est aussi un budget conçu 
pour l'avenir. 

Principes pour assurer l'avenir. 

Les Canadiens et Canadiennes veulent avoir la certitude que les 
principes qui guident l'action du gouvernement sont des principes 
auxquels ils souscrivent eux-mêmes. 

Voici nos principes. 



Premièrement, ce sont les gouvernements qui ont créé le 
problème du déficit. Par conséquent, c'est à eux de le 
résoudre -- en s'occupant d'abord de remettre de l'ordre dans leurs propres affaires, 
en réduisant leurs dépenses, et non en augmentant les impôts. 

Deuxièmement, notre stratégie budgétaire n'aura servi à rien 
si, en bout de ligne, nous n'avons pas amélioré les perspectives 
d'emploi et de croissance. Nous devons nous concentrer sur la 
relance de la croissance en même temps que nous nous efforçons de 
réduire les dépenses. 

Troisièmement, nous devons faire preuve de frugalité dans 
toutes nos activités. Le gaspillage est tout simplement 
intolérable. 

Quatrièmement, nous devons nous débarrasser à jamais de l'idée 
que de nouveaux programmes publics exigent de nouvelles dépenses. 
Ce n'est pas le cas. Ce qu'ils exigent, c'est la volonté de 
mettre fin aux activités inefficaces et de se concentrer sur ce 
qui fonctionne. C'est la raison pour laquelle notre stratégie 
passe par les réaffectations. Qu'il s'agisse des dépenses ou des 
recettes, chacun des initiatives présentées dans ce budget 
reflète un choix entre les secteurs les plus et les moins 
prioritaires. 

Cinquièmement, nous devons toujours garder le sens de la 
justice et de la compassion. Les plus vulnérables sont souvent 
ceux qui ont le plus de mal à se faire entendre. Nous ne devons 
jamais laisser l'impératif de frugalité devenir un prétexte pour 
abandonner le sens de la justice. 

Un rythme mesuré et responsable. 

Permettez-moi d'aborder maintenant le rythme auquel nous 
progressons. 

Ce rythme, dès le départ, a été constant. C'était un choix 
délibéré, et nous n'en changerons pas. 

Nous sommes d'avis que l'existence de déficits chroniques 
représente un danger manifeste et immédiat pour notre pays -- pour 
notre mode_de_vie, pour notre avenir. 

Les déficits chroniques menacent les défavorisés, parce que ce 
sont eux qui souffrent quand le gouvernement n'a plus assez de 
ressources pour répondre à leurs besoins. 

Mais cela ne signifie pas que nous partageons l'opinion de 
ceux qui préconisent une élimination brutale du déficit. 

Le fait est qu'il n'est pas difficile de concevoir un budget 
draconien. Les chiffres, ça ne fait pas mal. Mais les 
conséquences humaines, elles, peuvent être très douloureuses. 

A notre avis, un progrès durable passe par l'adaptation, 
l'ajustement et la compréhension. Une stratégie mesurée permet 
tout cela. 

Une stratégie mesurée permet de convertir les économies à 
court terme en économies à long terme -- de réaliser des progrès 


durables dans l'assainissement des finances publiques. Les coupes 
aveugles de dépenses, par contre, présentent un risque bien réel 
de transformer les économies à court terme en coûts à long terme. 

Notre but, c'est de réduire le déficit de manière permanente -- 
et non temporaire. Nous voulons régler le problème une fois pour 
toutes. Cela exige une réforme mûrement réfléchie et menée avec 
soin. 

Nous allons équilibrer le budget. Mais nous y parviendrons de 
façon mesurée, délibérée et responsable. Tel est notre plan. Tel 
est notre cap. 

C'est une question de coûts et de conséquences. Mais c'est 
également une question de valeurs. Nous nous refusons tout 
simplement à croire que l'équité doive absolument être sacrifiée 
au redressement des finances publiques. Ce n'est pas ainsi que 
notre pays s'est développé. Et ce n'est pas ainsi que notre 
gouvernement laissera sa marque. 

Un gouvernement aux activités mieux centrées et plus abordables. 

Nous avons toujours affirmé que, s'il est impératif d'assainir 
nos finances, il est tout aussi important de repenser le rôle de 
l'État. 

Nous avons besoin non seulement d'un gouvernement qui soit 
moins dépensier, mais aussi d'un gouvernement qui dépense de 
façon plus judicieuse. 

S'il est un domaine dans lequel nous ne devons jamais relâcher 
nos efforts, c'est la chasse au gaspillage et à l'inefficacité. 

Le gouvernement devrait se concentrer sur les besoins des 
citoyens -- non sur les besoins de la bureaucratie. Les Canadiens et 
Canadiennes veulent que leurs gouvernements coopèrent, pas qu'ils 
se fassent concurrence. Et ils veulent obtenir de meilleurs 
services à moindre coût. 

L'une des meilleures façons de réduire les coûts est de 
réduire le chevauchement et le dédoublement. C'était l'un des 
objectifs de notre examen des programmes, mené par le président 
du conseil_du_trésor. 

Nous sommes certainement tous d'accord pour dire qu'il est 
absurde qu'une usine de transformation alimentaire ait un 
inspecteur fédéral des viandes, un inspecteur fédéral de la 
santé, un inspecteur fédéral des pêches, sans compter un 
inspecteur provincial de la santé et un inspecteur provincial des 
aliments, tous présents le même jour, dans la même usine, pour 
accomplir essentiellement les mêmes fonctions. 

Et quelle est la petite entreprise qui n'a pas eu un jour la 
visite d'un vérificateur fédéral de l'impôt sur le revenu, suivi 
par un vérificateur fédéral de la taxe de vente, puis d'un 
vérificateur provincial de l'impôt des sociétés et d'un 
vérificateur provincial de la taxe sur les ventes au détail -- tous 
à la recherche des mêmes renseignements, mais présentés d'une 
façon légèrement différente? 



Voilà le genre de dédoublement qui coûte cher à l'entreprise 
et qui coûte cher au gouvernement. Nous voulons y mettre fin. 

C'est pourquoi nous présenterons des propositions législatives 
permettant d'établir des agences gouvernementales moins 
nombreuses et plus efficaces. 

L'une d'elles, par exemple, sera une agence unique 
d'inspection des aliments qui regroupera les activités 
actuellement dispersées dans plusieurs ministères fédéraux. Cela 
nous donnera aussi l'occasion d'offrir aux provinces un nouveau 
partenariat qui permettra de mettre en place un système commun et 
plus efficient d'inspection des aliments. 

Nous créerons également une nouvelle agence nationale du 
revenu appelée la Commission canadienne du revenu. 
L'établissement de cette Commission facilitera une collaboration 
plus étroite avec les provinces dans l'administration des impôts 
et taxes. 

Les Canadiens ne savent que trop bien qu'il y a un seul 
contribuable. Un certain nombre de provinces nous ont demandé 
pourquoi il n'y aurait pas, de même, un seul percepteur des 
impôts et taxes. 

Dans le même ordre d'idées, nous travaillons d'arrache-pied 
pour remplacer la taxe de vente fédérale. 

A notre avis c'est essentiel si nous voulons rendre le système 
plus équitable pour les consommateurs et répondre aux 
préoccupations des petites entreprises, tout en économisant 
l'argent des contribuables grâce à une administration 
plus efficiente. 

Nous travaillons avec un certain nombre de provinces afin d'y 
parvenir. Si l'on parvient à une entente avec les provinces, le 
gouvernement prendra les mesures qui s'imposent pour faire de 
l'harmonisation une réalité. 

De plus, une importante série de mesures est préparée en vue 
de rationaliser et de simplifier la taxe de vente fédérale. 

Assurer nos programmes sociaux pour le siècle prochain. 

Rétablir la croissance des transferts aux provinces 

L'assainissement des finances publiques n'est pas une fin en soi. 
Ce n'est qu'un moyen pour atteindre une fin. Il nous procure les 
ressources nécessaires pour progresser sur d'autres fronts. 

Pendant que nous continuons de répondre aux inquiétudes des 
Canadiens au sujet de la santé financière de leur pays, nous 
devons voir plus loin, afin de régler d'autres problèmes avant 
qu'ils ne se manifestent. 

De toute évidence, l'une de ces priorités doit être de 
préserver et de renforcer nos programmes sociaux en vue du siècle 
prochain. 

Ces programmes -- le soutien des soins de santé, de 


l'enseignement postsecondaire, de l'aide aux démunis sont au 
coeur même de nos valeurs. 

Le budget de l'an dernier a instauré le transfert_canadien en 
matière de santé et de programmes sociaux. Cette initiative avait 
pour but d'assainir les bases des transferts fédéraux dans ces 
importants domaines et d'accorder aux provinces une plus grande 
souplesse pour mieux mettre en oeuvre ces programmes. 

En 1997-98, le TCSPS constituera un transfert de $25 milliards 
composé, en parts à peu près égales, d'espèces et de 
points d'impôt. 

Étant donné que les transferts aux provinces et aux 
territoires constituent un important élément de nos dépenses 
totales, nous ne pouvions pas redresser la situation des finances 
fédérales en les laissant de côté. C'est la raison pour laquelle, 
dans le budget de l'an dernier, nous avons annoncé un mécanisme 
de financement du nouveau transfert_canadien pour la santé et les 
programmes sociaux en 1996-97 et 1997-98. Ce mécanisme restera 
inchangé. 

Maintenant que le cadre du TCSPS est en place, notre défi -- et 
notre engagement -- est clair. 

Il s'agit d'établir, comme l'a promis le premier_ministre, un 
mécanisme de financement à long terme du TCSPS qui soit stable, 
prévisible et soutenable. 

A cette fin, nous annonçons aujourd'hui un engagement ferme de 
financement du TCSPS au cours des cinq ans allant de l'exercice 
1998-99 à 2002-2003. 

Au cours des deux premières années de cette période, nous 
maintiendrons le montant total des droits du TCSPS -- c'est-à-dire 
la valeur combinée des points d'impôt et des espèces -- au niveau de 
1997-98, c'est-à-dire $25,1 milliards. 

Pendant les trois autres années de la période, le total des 
droits à transfert augmentera chaque année -- et à un rythme 
croissant. 

De plus, nous inscrirons dans la loi la garantie que la partie 
en espèces du transfert ne descendra jamais en dessous de 
$11 milliards tout au long de cette période. 

Cela mettra fin à la diminution des transferts en espèces qui 
se produit automatiquement quand la valeur des points d'impôt 
transférés augmente. Les provinces bénéficieront non seulement de 
la valeur croissante du transfert fiscal, mais aussi de la 
garantie du transfert en espèces. 

D'après une formule liée à la croissance économique, le total 
des droits du TCSPS augmentera au cours de cette période pour 
passer de $25,1 milliards en 1999-2000 à environ $27,4 milliards 
en 2002-03. 

Sous l'effet de ces assurances, les Canadiens et Canadiennes 
pourront avoir la certitude que, à l'orée du siècle prochain, 
leur gouvernement national sera engagé de façon aussi déterminée 


à soutenir le système de santé, l'enseignement postsecondaire et 
l'aide aux démunis. 

A ce sujet, nous resterons fermement attachés aux principes sur 
lesquels repose notre système d'assurance_-_maladie. 

Conformément à cet engagement, nous resterons opposés à ce 
qu'une durée minimale de résidence soit imposée aux prestataires 
de l'assistance_sociale qui déménagent d'une province à l'autre, 
et nous maintiendrons sans fléchir les principes de l' 
assurance_-_maladie. 

Ce budget répond également à notre engagement d'établir une 
nouvelle méthode pour répartir le TCSPS entre les provinces -- une 
méthode qui atténue les disparités dans le financement qui 
résultent du plafonnement des transferts imposé à certaines 
provinces par le gouvernement précédent au titre du Régime 
d'assistance_publique du Canada. 

La nouvelle méthode de répartition sera mise en vigueur 
progressivement pendant les cinq années du nouveau mécanisme de 
financement. Cela permettra de réduire de moitié les disparités 
qui existent actuellement entre les provinces en termes de 
financement par habitant. Nous sommes disposés à étudier avec les 
provinces les améliorations qui pourraient être apportées à la 
formule de la répartition au-delà de la période visée. 

Enfin, dans le domaine de l'assurance_-_maladie, ce budget 
annonce de nouvelles initiatives. 

Le ministre de la Santé annoncera la création d'un Fonds pour 
la recherche en services de santé, sous l'égide du Conseil de 
recherches médicales du Canada. Le gouvernement fédéral fournira 
sans conditions $65 millions sur cinq ans. Le but sera d'amener 
les gouvernements, les établissements de santé et le 
secteur_privé à financer ensemble la recherche afin de déterminer ce qui 
fonctionne le mieux dans notre système médical, ce qui ne marche 
pas et ce qui pourrait être fait pour améliorer l'efficience et 
l'efficacité des soins de santé. 

Assurer les pensions des Canadiens 

L'un des plus grands accomplissements dont nous puissions être 
fiers dans ce pays est d'avoir assuré un revenu de retraite 
décent à nos aînés. Grâce à notre système de pensions publiques, 
des millions de personnes âgées jouissent aujourd'hui d'un 
niveau_de_vie nettement supérieur à celui dont bénéficiaient leurs 
parents. L'obligation que nous avons aujourd'hui est de prendre 
les mesures nécessaires pour préserver cet accomplissement au 
profit de nos enfants. 

Un grand nombre de Canadiens et Canadiennes -- en particulier 
chez les jeunes -- craignent que le système de pensions publiques ne 
soit plus là lorsqu'ils en auront besoin. 

Il faut rétablir la confiance dans le système de pensions. Le 
parti qui a créé le système de pensions dans ce pays se doit 
maintenant d'agir pour le préserver. 

Le défi est bien clair : il s'agit d'assurer la viabilité 


future du système. 

Tout d'abord, le RPC doit être placé sur des bases financières 
saines -- et ce, d'une manière soutenable, économique et équitable. 

Le gouvernement ne partage pas l'opinion de ceux qui 
prétendent que le RPC ne peut être amélioré, qu'il devrait être 
abandonné. Nous croyons que le droit à une retraite sûre 
appartient à tout le monde -- et qu'il ne doit pas devenir le 
privilège d'une poignée de nantis. 

Cependant, les conclusions de l'actuaire en chef montrent bien 
que des changements doivent être apportés au RPC si l'on veut 
préserver sa viabilité. De toute évidence, il y a un certain 
temps que les gouvernements auraient dû agir dans ce dossier. 
Nous croyons que le rôle d'un gouvernement qui se veut 
responsable est d'aller au-devant des problèmes plutôt que de les 
laisser dégénérer en crise. C'est pourquoi, avec les provinces et 
les territoires, nous allons agir. 

Le second pilier du système de pensions -- la Sécurité de la 
vieillesse et le SRG -- est financé par les recettes générales du 
gouvernement. Là aussi, l'augmentation des coûts fait craindre 
pour la survie à long terme de ces pensions publiques. Nous avons 
le devoir d'apaiser ces craintes. 

Dans notre dernier budget, nous avons énoncé les principes 
d'une réforme. Aujourd'hui, nous proposons une nouvelle 
prestation pour aînés devant entrer en vigueur en l'an 2001. 
Cette prestation jouera un rôle essentiel dans le système de 
pension sûr et soutenable que nous nous sommes engagés envers les 
Canadiens et Canadiennes à maintenir aujourd'hui et à l'avenir. 

Comme l'a déclaré le premier_ministre à maintes occasions, les 
aînés d'aujourd'hui sont en droit de savoir que leur retraite est 
assurée -- qu'ils recevront toujours au minimum autant que les 
pensions dont ils bénéficient aujourd'hui. Cela, notre 
proposition le garantit. En fait, un grand nombre de personnes 
âgées recevront davantage qu'aujourd'hui. 

De plus, les Canadiens et Canadiennes plus jeunes sont en 
droit de savoir que, plus tard, les pensions publiques seront là 
quand ils en auront besoin. Cela, notre réforme le garantit 
aussi. 

Cette réforme rendra le système de pensions soutenable. Elle y 
parviendra en orientant l'aide vers ceux qui en ont le plus 
besoin. Et en freinant le rythme de croissance des pensions 
publiques, nous parons au danger de réduire les ressources 
nécessaires à d'autres programmes et services essentiels. 

La nouvelle Prestation aux aînés sera entièrement non 
imposable -- et elle sera complètement séparée du régime fiscal. 
Elle regroupera la SV, le SRG, le crédit pour revenu de pension 
et le crédit de personne âgée. 

En outre, dans le nouveau système, la prestation et les seuils 
seront entièrement indexés sur l'inflation -- une amélioration 
importante pour toutes les personnes âgées qui s'inquiètent de 
l'érosion graduelle de leurs prestations. L'indexation partielle 


du seuil de récupération cessera de poser un problème. 

La Prestation aux aînés sera versée chaque mois et, dans le 
cas des couples, elle sera répartie également entre les deux 
conjoints. Chacun d'eux recevra un chèque séparé. 

Il s'agira d'un système plus équitable. Il sera fondé sur le 
revenu total -- comme l'a toujours été le SRG. Nous croyons que, 
étant donné que les ressources des couples à faible revenu sont 
actuellement combinées pour déterminer leur admissibilité à une 
aide supplémentaire, il convient de combiner les ressources des 
couples à revenu supérieur pour déterminer leur niveau d'aide 
gouvernementale. 


La nouvelle prestation sera conçue de manière à protéger 
entièrement les Canadiens et Canadiennes à revenu faible ou 
modeste. Presque tous ces Canadiens recevront un peu plus 
qu'aujourd'hui. En fait, tous ceux qui bénéficient actuellement 
du SRG recevront $120 de plus par an. 

Dans le cadre de la nouvelle Prestation aux aînés, 
75 pour cent des Canadiens âgés recevront autant ou plus. En 
fait, la plupart recevront davantage. 

Par exemple, près de neuf femmes âgées vivant seules sur 10 
verront leur situation améliorée par le nouveau système. 

Les personnes âgées à revenu élevé recevront un peu moins 
d'argent. Plus leur revenu d'autres sources sera élevé, moins 
elles recevront de prestations. 

Les aînés dont les revenus sont les plus élevés ne recevront 
plus de prestations du gouvernement. 

Dans cette Chambre, le premier_ministre a promis aux Canadiens 
et Canadiennes qu'aucune personne âgée actuelle ne verrait ses 
paiements de la SV et du SRG réduits par suite de la réforme. En 
fait, notre proposition va plus loin encore. Non seulement les 
prestations de pension de toute personne qui a aujourd'hui 65 ans 
seront protégées, mais ce sera aussi le cas des prestations de 
pension de tous les Canadiens qui ont eu 60 ans avant le 
1er janvier de cette -- année de même que leurs conjoints, peu 
importe leur âge. 

Le gouvernement permettra à ces Canadiens de choisir, entre 
ces deux systèmes, celui qui les avantagera le plus -- l'adoption de 
la nouvelle Prestation aux aînés dans cinq ans ou le maintien 
de leurs prestations actuelles de SV-SRG. 

Le but de cette réforme est de donner aux Canadiens et 
Canadiennes l'assurance que le système de pensions sera encore là 
pour répondre à leurs besoins à l'avenir, comme il l'a été dans 
le passé. 

Un système équitable, soutenable et sûr : voilà ce que les 
Canadiens veulent, et voilà ce qui caractérise le nouveau système 
de pensions publiques. 

Aide aux personnes dans le besoin 



Augmentation des pensions alimentaires pour enfants 

Le sujet suivant concerne les enfants. 

Les familles monoparentales sont aujourd'hui beaucoup plus 
nombreuses que jamais. Les Canadiens et Canadiennes savent que, 
trop souvent, les besoins et les droits des enfants sont mal 
protégés après un éclatement de la famille. Le système actuel de 
prestations alimentaires pour enfants entraîne beaucoup trop de 
difficultés, de tensions et de détresse. Ce système a aggravé les 
incertitudes et les angoisses éprouvées par un grand nombre de 
Canadiens et de Canadiennes. 

A notre avis, les enfants doivent passer en premier. Le soutien 
des enfants est la première obligation des parents. Ce soutien 
n'est pas discrétionnaire. Le gouvernement a promis d'améliorer 
le système de pensions alimentaires pour enfants. Aujourd'hui, il 
agit. Le ministre de la Justice donnera des précisions sur ces 
mesures au cours des prochains jours. 

Premièrement, le régime fiscal des pensions alimentaires pour 
enfants est modifié. A l'heure actuelle, ces pensions sont 
imposables pour le récipiendaire et déductibles d'impôt pour le 
payeur. A notre avis, ce système est mauvais. Nous croyons que 
ces paiements doivent servir aux besoins des enfants. Ils ne 
constituent pas un revenu pour les parents. 

Par conséquent, dans le cas de toutes les nouvelles pensions 
alimentaires accordées pour les enfants -- et de toutes les pensions 
existantes qui seront modifiées le premier mai 1997 ou après cette 
date -- les montants payés en pensions ne seront plus inclus dans le 
revenu du parent qui a la garde des enfants ni déductibles 
d'impôt pour le payeur. De cette manière, les enfants qui ont le 
plus besoin d'un soutien financier en bénéficieront, et les 
parents n'auront plus à se livrer à des calculs et à une 
planification fiscale complexes. 

Deuxièmement, nous améliorons la méthode servant à déterminer 
le montant des pensions alimentaires pour enfants. Il en 
résultera des règlements plus équitables et plus cohérents. Cela 
réduira les conflits entre les parents, qui garderont au profit 
de leurs enfants l'argent qu'ils dépensent maintenant en frais 
d'avocat et de cour. 

Troisièmement, un large éventail de mesures est pris afin de 
s'assurer que les ordonnances de pensions alimentaires pour les 
enfants sont respectées que les pensions sont versées 
intégralement et à temps. Nous visons les mauvais payeurs 
chroniques qui omettent volontairement de verser les pensions 
dues. Comme les mécanismes d'exécution relèvent principalement 
des provinces et des territoires, ces mesures sont conçues afin 
de compléter et de renforcer leurs efforts. 

Nous croyons qu'il faut en faire davantage en faveur des 
enfants. 

C'est pourquoi nous augmentons le supplément au revenu gagné 
dans le cadre de la prestation fiscale pour enfants. Ce 
supplément aide les parents à revenu modeste à faire face à 
certaines des dépenses occasionnées par un travail -- par exemple la 


garde des enfants, les transports et l'habillement. Il aide aussi 
à compenser les avantages que perdent les parents en ne 
bénéficiant plus de l'assistance_sociale et en retournant sur le 
marché_du_travail. 

La prestation annuelle maximale est doublée, en deux étapes. 
Elle passera de $500 à $750 en juillet de l'an prochain et à 
$1,000 en juillet 1998. 

Lorsqu'elle sera entièrement en vigueur, la prestation se 
traduira par une aide supplémentaire de $250 millions par année 
pour environ 700,000 familles de petits salariés -- dont un tiers 
sont dirigées par des parents célibataires. 

Enfin, nous pensons que l'âge de 14 ans qui limite 
actuellement le droit à la déduction pour frais de garde 
d'enfants devrait être porté à 16 ans pour aider davantage les 
parents -- en particulier les parents célibataires que leur emploi 
oblige à travailler de nuit. 

Ensuite, un nombre croissant de Canadiens et Canadiennes 
s'occupent à la maison d'enfants adultes ou d'autres parents 
déficients. Il s'agit d'une tâche difficile et d'une valeur 
inestimable. C'est pourquoi le budget propose de porter la valeur 
du crédit pour personne déficiente à charge de $270 à $400 et de 
faire passer de $2,690 à $4,103 le seuil de revenu à partir 
duquel la prestation commence à être réduite. 

Un certain nombre de groupes, y compris le Comité permanent 
des droits de la personne et de la condition des personnes 
handicapées, nous ont demandé de réexaminer les mesures, 
notamment les dispositions fiscales, qui ont une incidence sur 
les personnes handicapées. Nous nous pencherons sur ces 
questions, car nous croyons important d'évaluer en permanence les 
mécanismes d'aide aux personnes souffrant de handicaps. 

Chaque jour, partout au pays, des Canadiens et Canadiennes 
donnent généreusement de leur temps et de leurs ressources pour 
appuyer le travail des organismes sans but lucratif, bénévoles et 
de bienfaisance. Ces gestes innombrables constituent une 
puissante réponse collective aux besoins pressants de la société, 
particulièrement en ces temps de restrictions. 

Le gouvernement doit appuyer les Canadiens dans leurs efforts. 

C'est pourquoi nous adoptons la recommandation du Comité 
permanent des finances et du Conseil des arts du Canada voulant 
que le plafond annuel des dons de bienfaisance soit porté de 20 à 
50 pour cent du revenu net. Ce plafond sera porté à 100 pour cent 
dans le cas des dons faits aux organismes de bienfaisance -- afin 
d'encourager les dons testamentaires à ces derniers. De plus, 
pour encourager les dons qui ne sont pas faits en espèces, le 
plafond sera porté à 100 pour cent de la partie du don d'un bien 
en capital ayant pris de la valeur qui doit être incluse dans le 
revenu imposable du donateur. 

De toute évidence, il est possible d'en faire davantage. 

C'est ainsi qu'au cours de l'année qui vient, nous 
examinerons, en consultation avec le secteur des organismes de 


bienfaisance, les autres moyens qui permettraient d'encourager 
les dons de charité et les activités de bienfaisance. Nous 
mettrons l'accent sur les moyens de s'assurer que l'amélioration 
de l'aide gouvernementale appuie des activités qui bénéficient 
directement à la société canadienne. 

Investir dans notre avenir. 

L'un des plus grands défis auquel les Canadiens et leurs 
gouvernements sont confrontés est l'évolution des activités 
économiques et du travail. Dans le monde entier, sur tous les 
continents, nous vivons une révolution qui, par son ampleur et sa 
profondeur, se compare à la grande révolution industrielle. 

Les contours de cette révolution sont clairement dessinés. La 
distance est abolie, à mesure que les obstacles au commerce et à 
l'investissement s'effondrent et que les communications 
deviennent instantanées. 

Le changement ne cesse de s'accélérer, la technologie rendant 
possibles quotidiennement des tâches dont on ne faisait autrefois 
que rêver. 

Certains voient dans cette révolution des possibilités 
nouvelles à exploiter. D'autres craignent qu'il y ait trop 
d'occasions perdues. Notre devoir est de veiller à ce que le 
Canada soit à l'avant-garde de cette révolution, et non laissé 
pour compte. Nous devons coopérer de manière que la nouvelle 
économie offre aussi de nouveaux emplois. 

Les Canadiens savent que les emplois d'aujourd'hui et de 
demain seront créés par les milliers d'entreprises canadiennes 
qui voient le jour chaque année. 

Nous sommes d'accord avec eux. Alors, quel est le rôle du 
gouvernement? C'est de fournir au secteur_privé et à tous les 
Canadiens un cadre propice à la croissance, au genre de 
croissance dont dépend la création d'emplois. 

Il est manifeste que, malgré nos problèmes, le climat 
économique de ce pays s'améliore. 

Les comptes de la nation s'améliorent. 

En conséquence : les taux_d'_intérêt ont diminué de 3 points 
depuis un an; l'inflation n'a jamais été aussi faible en 30 ans. 
L'économie canadienne est plus concurrentielle que jamais. 

Le fait est que, en cette époque de mondialisation, de 
concurrence, de changement rapide, il est absolument nécessaire 
de mettre en place de bons éléments fondamentaux. Mais cela n'est 
pas suffisant en soi. 

C'est dans ce contexte qu'il faut replacer les chiffres de 
création d'emplois, la plus importante de toutes les 
statistiques. Au cours des 13 derniers mois, 263,000 emplois ont 
été créés dans le secteur_privé. Rien que depuis novembre, 
123,000 nouveaux emplois ont été créés, la plupart à plein temps. 
Ce sont là de bons résultats, mais ils ne sont pas suffisamment 
bons. 



La preuve nous en est fournie non seulement par le nombre de 
chômeurs, mais aussi par le fait que cela leur prend plus de 
temps pour se trouver un nouvel emploi. 

L'effet des changements se fait sentir dans tous les secteurs 
de la société, dans toutes les régions du pays, de nos plus 
grandes villes à nos plus petites localités. 

Par exemple, il est clair que le défi de l'adaptation se pose 
avec une acuité toute particulière dans les régions rurales du 
Canada. En fait, si l'attention se tourne souvent vers les 
grandes zones urbaines, il est absolument essentiel que nous 
continuions de prendre des mesures pour apaiser également les 
craintes des régions rurales, que nous concevions des mesures 
conçues pour répondre aux besoins divers des régions urbaines et 
rurales du Canada -- des besoins qui restent essentiels pour notre 
bien_-_être économique, notre mode_de_vie et notre avenir. 

Autrement dit, si nous voulons que notre avenir soit meilleur, 
nous devons y investir. 

Ainsi, en plus de consolider les progrès accomplis sur le plan 
financier et d'assurer l'avenir de nos programmes sociaux, nous 
renforçons notre action dans trois domaines pour aider les 
Canadiens à mieux gérer leur avenir. 

Suivant les recommandations du Comité du Cabinet sur l'emploi 
et la croissance, que préside le ministre de l'Agriculture, nous 
engageons des investissements stratégiques dans nos jeunes, dans 
la technologie et dans le commerce. 

Je tiens à souligner que les initiatives que nous annonçons 
n'exigeront pas de dépenses supplémentaires. Elles sont 
entièrement financées par la réaffectation de ressources 
existantes. 

L'économie de demain appartiendra aux jeunes d'aujourd'hui. Le 
succès de notre économie dépend d'eux -- tout comme leur succès 
dépendra de leur capacité de participer pleinement à tout ce que 
l'économie peut offrir. 

Le gouvernement a, de toute évidence, un rôle à jouer en 
aidant nos jeunes à se préparer à une économie en évolution -- 
rapide par l'acquisition des compétences appropriées et par 
l'accès à une première expérience professionnelle. 

C'est pourquoi nous annonçons dans ce budget qu'une somme 
supplémentaire de $165 millions sera dégagée sur trois ans, grâce 
à des réaffectations au sein du régime fiscal, pour que les 
étudiants et leurs familles soient mieux en mesure de faire face 
au coût croissant des études. 

Premièrement, pour tenir compte des dépenses autres que les 
frais de scolarité, nous portons le crédit pour études de $80 à 
$100 par mois. 

Deuxièmement, pour soutenir les parents ou les conjoints qui 
aident à faire face aux frais d'études, nous portons le plafond 
de transfert des crédits pour frais de scolarité et études de 
$680 à $850 par an. 



Troisièmement, pour inciter les parents à épargner en vue des 
études de leurs enfants à long terme, nous proposons de faire 
passer les plafonds annuels de cotisation aux Régimes enregistrés 
d'épargne_-_études (REEE) de $1,500 à $2,000 et le plafond 
cumulatif de $35,500 à $42,000. 

Quatrièmement, comme nous l'avons indiqué, nous élargissons 
les conditions d'admissibilité à la déduction pour frais de garde 
d'enfants. Cette mesure viendra en aide aux parents qui 
entreprennent des études ou une formation. Les parents 
célibataires auront droit aux mêmes déductions que celles qui, à 
l'heure actuelle, sont accordées uniquement aux couples. Et pour 
la première fois, la déduction pour frais de garde d'enfants 
s'applique à ceux qui terminent leur secondaire, et non 
uniquement à ceux qui font des études postsecondaires. 

Les études constituent une première étape pour nos jeunes. 
Mais elles suffisent de moins en moins. Ce qu'il faut, c'est la 
possibilité d'acquérir une expérience professionnelle. 

Ainsi donc, le gouvernement réaffecte $315 millions provenant 
d'autres secteurs de dépenses, sur trois ans, afin d'aider à 
créer des possibilités d'emploi pour les jeunes. Cette somme 
s'ajoute aux fonds qui sont déjà consacrés à ces domaines, dans 
le cadre de programmes tels que jeunes_stagiaires_canada et 
service_jeunesse_canada. 

Une partie de ces nouveaux fonds servira à augmenter 
sensiblement notre aide aux emplois d'été pour étudiants. Les 
emplois d'été ne fournissent pas uniquement aux jeunes la 
possibilité de gagner l'argent dont ils ont besoin pour terminer 
leurs études, ils peuvent aussi leur apporter une expérience 
professionnelle inestimable. C'est pourquoi nous doublons notre 
aide aux emplois d'été en 1996-97 -- qui passera de $60 millions à 
$120 millions. 

Une autre tranche de ces $315 millions servira à aider les 
jeunes Canadiens qui ont quitté l'école pour chercher un emploi. 
Le ministre du Développement des ressources_humaines dévoilera 
très prochainement le détail de ces initiatives à la jeunesse. 

Nous souhaitons vivement un partenariat entre les 
secteurs_public et privé qui permettra de créer des emplois d'entrée pour 
les jeunes. Les gouvernements et les entreprises ont collaboré de 
manière efficace dans le domaine du commerce, comme l'ont prouvé 
les missions équipe_canada à l'étranger. Collaborons maintenant -- 
entre les entreprises, le monde du travail, les éducateurs et les 
gouvernements -- avec encore plus d'ardeur ici même, pour l'emploi 
de nos jeunes. 

Notre défi ultime consiste à modifier la culture économique de 
la nation -- à faire du Canada l'un des pays les plus innovateurs au 
monde. 

Certains croient peut-être que l'innovation n'intéresse qu'un 
petit secteur de l'économie -- les internautes ou les concepteurs de 
logiciel, par exemple. Rien n'est moins vrai. L'innovation 
n'intéresse pas une partie de notre économie. Elle intéresse 
toute notre économie -- de la plus petite entreprise à la plus 
grande, d'un océan à l'autre. De l'industrie minière ou 


pétrolière à l'agriculture et aux forêts, l'application des 
technologies nouvelles est devenue essentielle. 

Il est clair que le travail du secteur_privé est d'innover -- 
parce que sa survie et sa croissance en dépendent. Mais le 
gouvernement a lui aussi un rôle important à jouer -- en assurant 
des conditions de concurrence égales avec l'étranger, en formant 
des partenariats pour investir dans les secteurs de recherche 
fondamentale ou à risque élevé, ou quand les investissements sont 
tout simplement trop importants pour que le secteur_privé s'en 
charge seul. 

A cette fin, le ministre de l'Industrie annoncera la création 
de Partenariat technologique Canada. Ce programme favorisera le 

développement de technologies environnementales, de procédés de 
fabrication et de matériaux de pointe, ainsi que de 
biotechnologies. Il aidera aussi à maintenir des emplois dans le 
secteur de l'aérospatiale -- qui est confronté à une concurrence 
étrangère fortement subventionnée. 

Cela marque un tournant majeur par rapport au passé. Les 
risques comme les récompenses seront partagés avec le 
secteur_privé. L'apport du gouvernement ne devrait pas dépasser pas le 
tiers du total. L'accent est mis sur le partenariat -- et non sur 
une action unilatérale du gouvernement fédéral. Les ressources 
réaffectées qui sont prévues dans ce budget, combinées aux 
ressources existantes d'industrie_canada, permettront à 
partenariat_technologique_canada de croître pour atteindre 
environ $250 millions en 1998-99. Cet engagement financier 
stimulera, par un effet de levier, d'appréciables investissements 
additionnels du secteur_privé. 

De plus, le gouvernement fournit $50 millions à la Banque de 
développement du Canada. Ces fonds permettront à l'institution 
d'accorder $350 millions supplémentaires en prêts aux entreprises 
fondées sur le savoir, aux sociétés exportatrices et aux 
entreprises en forte expansion qui, autrement, n'auraient pas 
accès aux banques commerciales. 

Le ministre de l'Industrie intensifiera également ses efforts 
en vue de faire profiter le pays tout entier de la technologie de 
l'information. 

D'ici 1998, nous aurons raccordé toutes les écoles et toutes 
les bibliothèques du pays à l'autoroute de l'information au moyen 
du Rescol. 

La même année, 1,000 localités rurales auront également été 
raccordées au moyen du programme d'accès communautaire. 

Et pour permettre aux petites entreprises d'avoir accès à 
l'autoroute de l'information, nous instaurons un programme grâce 
auquel 2,000 étudiants en informatique raccorderont environ 
50,000 petites entreprises à l'Internet -- en s'occupant non 
seulement de l'installation des systèmes, mais aussi en 
conseillant leurs propriétaires sur la meilleure façon de 
s'en servir. 

Nos institutions financières ont un rôle clé à jouer en 
facilitant la croissance des entreprises canadiennes. Depuis un 


an, les banques ont réalisé des progrès pour répondre aux 
préoccupations des petites entreprises. Mais il faut en faire 
davantage pour que nos institutions financières offrent le 
meilleur financement possible aux entreprises en expansion qui 
sont axées sur les marchés extérieurs et reposent sur le savoir. 
Le gouvernement travaillera en collaboration avec les entreprises 
et toutes les institutions financières, y compris les banques et 
les compagnies d'assurance, pour que les progrès se poursuivent. 

Enfin, nous examinons à l'heure actuelle la législation 
régissant les institutions financières afin d'améliorer le cadre 
établi en 1992. Nous avons conclu que le secteur financier ne 
s'était pas encore entièrement adapté à ce cadre. C'est pourquoi 
l'interdiction qui est actuellement faite aux banques de vendre 
de l'assurance sera maintenue. Le cadre actuellement en place 
pour la vente d'assurance par l'intermédiaire d'agents et de 
courtiers sera protégée. Le Livre blanc portant sur cette 
question et sur tous les autres aspects encore à l'étude sera 
publié au cours des prochaines semaines. 

J'aimerais, pour conclure cette section, parler du commerce. 
Il est certain que les résultats obtenus par le Canada à ce 
chapitre ont été spectaculaires. Le secteur exportateur est celui 
qui a enregistré la croissance la plus rapide dans notre économie -- 
progressant à un rythme moyen de 8 pour cent par année depuis 
10 ans. Le solde de notre balance commerciale a grimpé en flèche, 
pour atteindre un excédent record de $28.3 milliards. En 
proportion de l'économie, le déficit de nos paiements courants 
n'a jamais été aussi faible depuis 10 ans. 

Le commerce demeurera un axe important de la politique 
économique de notre gouvernement. L'approche d'équipe_canada, 
établie par le premier_ministre, s'est révélée extrêmement 
fructueuse et gardera un rôle central dans notre stratégie. Le 
ministre du Commerce extérieur poursuivra les efforts déterminés 
que nous avons engagés pour obtenir de nouvelles ententes 
d'ouverture des marchés dans le monde entier, dans la foulée du 
travail exemplaire accompli par son prédécesseur, l'honorable 
Roy Maclaren. 

Le financement des exportations est indispensable aux 
entreprises canadiennes pour exploiter toutes les possibilités 
qui se présentent à elles. C'est pourquoi nous annonçons dans ce 
budget que $50 millions de capitaux nouveaux seront fournis à la 
Société pour l'expansion des exportations afin d'appuyer de 
nouveaux mécanismes de financement des ventes à l'exportation et 
de nouveaux partenariats avec les exportateurs dans les banques 
commerciales. De plus, nous réaffectons des ressources provenant 
des prêts subventionnés aux emprunteurs étrangers en faveur des 
prêts non subventionnés, dans le cadre d'un système amélioré de 
gestion du risque. Cette mesure accroîtra de jusqu'à 
$500 millions par an le volume du financement disponible pour les 
exportateurs canadiens. 

Ces investissements -- dans nos jeunes, dans la technologie, dans 
le commerce -- s'appuient sur le cadre que nous avons entrepris de 
bâtir dès le début -- le cadre d'une économie et d'une société 
plus productives, grâce à l'assainissement des finances 
publiques, à des programmes sociaux efficaces et à un 
gouvernement centré sur les priorités nationales. Ces 


investissements constituent une nouvelle étape dans la 
réalisation de notre plan, qui est de veiller à ce que l'économie 
canadienne s'adapte et se développe, créant ainsi des emplois. 

Les recettes - améliorer l'efficacité et l'équité du régime 
Fiscal. 

Permettez-moi d'aborder maintenant la question des recettes. 

Personne n'est jamais satisfait du régime fiscal. C'est 
pourquoi nous devons faire tout en notre pouvoir pour qu'il soit 
équitable -- et qu'il soit dans l'ensemble aussi efficace que 
possible. Il est clair que les impôts sont plus élevés que nous 
l'aimerions. Mais ce n'est pas uniquement une question de taux. 
Nous devons également veiller à ce que le régime fiscal appuie 
les objectifs de la nation. 

C'est pourquoi le budget annonce les mesures suivantes en 
matière de recettes. Les recettes que nous rapporteront un grand 
nombre de ces mesures seront réaffectées de manière à financer 
les encouragements fiscaux qui viendront en aide aux étudiants, 
aux personnes déficientes et aux organismes de bienfaisance. 

J'aimerais d'abord parler de l'aide fiscale qui incite les 
Canadiens à épargner en vue leur retraite, dans le cadre des REER 
et des RPA. 

Nous proposons un certain nombre de changements qui 
contribueront à mieux cibler cette aide en faveur des Canadiens à 
revenu modeste ou moyen, tout en limitant le coût du programme 
pour les contribuables. 

En premier lieu, nous savons qu'un grand nombre de Canadiens 
relativement jeunes ont du mal à verser à des REER le maximum des 
cotisations auxquelles ils ont droit. En effet, ils doivent 
souvent faire face à d'autres obligations pressantes, par exemple 
pour poursuivre des études ou élever une famille. Nous tenons à 
leur donner toutes les possibilités de rattraper plus tard le 
temps perdu. 

C'est pourquoi nous accorderons aux Canadiens un délai 
illimité pour rattraper les années où ils ont été incapables de 
verser une cotisation maximale en éliminant la limite de sept ans 
qui est actuellement imposée au report des droits inutilisés de 
cotisation. 

En deuxième lieu, le plafond de cotisation REER est maintenu à 
son niveau actuel -- $13,500 -- jusqu'à l'an 2003. 

En troisième lieu, nous ramenons de 71 à 69 ans l'âge limite 
de cotisation aux RPA et aux REER . 

Un certain nombre d'autres mesures sont annoncées afin 
d'améliorer l'efficacité et l'équité du régime fiscal. 

Pour faciliter leur établissement, le gouvernement a institué 
des encouragements à l'investissement dans les sociétés à capital 
de risque de travailleurs (SCRT). Ces encouragements ont été 
efficaces. Ces fonds sont maintenant solidement établis. C'est 
pourquoi nous proposons plusieurs mesures visant à réduire les 


encouragements spéciaux dont ils bénéficient. 

Ensuite, le budget propose diverses mesures dans le domaine 
des ressources naturelles. En ce qui concerne les industries 
pétrolière, gazière et minière, nous clarifions et nous 
resserrons les règles applicables à la déduction relative aux 
ressources, dont l'examen était annoncé dans notre dernier 
budget. Sans modification des recettes fiscales, il en résultera 
une structure fiscale plus cohérente et plus stable. 

Nous modifions aussi les règles d'amortissement accéléré qui 
s'appliquent aux nouvelles mines, y compris les exploitations de 
sables bitumineux, de façon que tous les types de projets de 
récupération de sables bitumineux soient soumis à un régime plus 
uniforme. 

Dans le cas des actions accréditives émises par des sociétés 
minières, la règle actuelle des 60 jours est portée à un an, 
tandis que les règles d'admissibilité au mécanisme d'actions 
accréditives sont resserrées pour l'industrie minière et le 
secteur pétrolier et gazier. 

Nous estimons que l'intégrité de l'environnement et le 
développement économique devraient être complémentaires et non 
contradictoires. 

Dans ce but, le budget annonce des modifications fiscales qui 
assureront un régime à peu près uniforme aux investissements dans 
certaines formes d'énergies renouvelables et non renouvelables. 
Cela fait partie de l'étude fondamentale des obstacles et des 
éléments désincitatifs à de saines pratiques environnementales, 
lancée dans le budget de 1994. 

Une première mesure consiste à créer dans le régime fiscal une 
nouvelle catégorie de frais relatifs aux énergies renouvelables 
et aux économies d'énergie. Une deuxième mesure consiste à 
étendre le financement par actions accréditives, actuellement 
offert au secteur des énergies non renouvelables et à l'industrie 
minière, aux frais de même nature dans le secteur des énergies 
renouvelables et des économies d'énergie. 

Une surtaxe temporaire sur les grandes institutions de dépôt, 
y compris les banques, avait été instituée dans le budget de l'an 
dernier. Cette surtaxe est prolongée d'un an. 

Enfin, un régime efficace d'imposition des sociétés ne devrait 
pas avoir pour seule fonction de procurer des recettes à l'État. 
Il devrait aussi favoriser la création d'emplois. Nous croyons 
qu'il est temps d'examiner à fond cette question. Pour déterminer 
les obstacles à la création d'emplois que pourrait contenir la 
législation fiscale et suggérer des réformes, nous annonçons 
aujourd'hui l'établissement d'un comité technique formé d'experts 
de l'extérieur qui me fera rapport dans le courant de l'année, 
avant que soient amorcées des consultations publiques. Si notre 
objectif est la création d'emplois, tous les efforts du 
gouvernement doivent tendre vers ce but. 

Conclusion. 

Voilà qui conclut la description des mesures présentées dans ce 


budget. 

Chacune d'elles vise un ensemble d'objectifs bien précis. 

Ces mesures reflètent notre volonté de mettre en place le 
cadre économique le plus solide possible pour une création 
d'emplois et une croissance soutenues. 

Elles répondent à notre obligation de préserver pour le siècle 
prochain nos remarquables programmes sociaux -- des programmes comme 
l'assurance_-_maladie et notre régime de pensions. 

Elles visent à permettre à la prochaine génération de se 
sentir en confiance dans la nouvelle économie -- en investissant 
dans nos jeunes, dans la technologie, dans le commerce. 

Nous avons parlé au début de l'angoisse qui étreint notre 
pays. Dans ce budget, nous faisons tout notre possible pour aider 
les Canadiens et Canadiennes à se libérer de cette angoisse. 

Mais il faut être clair. Un budget ne constitue qu'une petite 
part de la solution. 

Pour avoir une solution complète, il faut reconnaître que nous 
faisons partie intégrante de l'évolution de ce pays, de 
l'évolution du monde au-delà de nos frontières. 

Il est temps de tourner la page. 

En effet, la réussite d'un pays n'est pas tellement différente 
de la réussite d'une famille, d'une collectivité ou d'une 
personne. Elle repose avant tout sur une chose : se fixer 
constamment des objectifs et relever de nouveaux défis. Les pays 
qui réussissent ne font pas uniquement leur place dans le monde. 
Ils sont présents et vivants dans l'âme de leurs citoyens -- parce 
qu'ils participent à l'amélioration de leur vie. 

C'est pourquoi il est temps, pour le Canada, de se fixer des 
objectifs qui reposent sur nos valeurs et nos 
aspirations communes. 

C'est ce que nous avons fait tout au long de notre histoire -- à 
l'époque où nous osions parler d'un rêve national avant -- de le 
réaliser; à l'époque où nous aspirions à une société plus 
solidaire -- avant de la créer. 

Il est temps maintenant de reprendre notre marche en avant -- 
pour en arriver non seulement à une compréhension commune de ce 
que nous sommes, mais à une vision commune de ce que nous pouvons 
être. Notre défi consiste aujourd'hui à faire du Canada le pays 
de tous les espoirs, un pays où nos enfants auront de nouveau la 
conviction qu'ils peuvent faire mieux que leurs parents, un pays 
de nouveau à la mesure de leurs rêves. 

Nous devons nous fixer de grands défis nationaux, pas des 
défis étriqués -- parce que c'est uniquement en nous proposant les 
objectifs les plus ambitieux que nous découvrirons jusqu'où nous 
pouvons aller. 

Qu'est-ce qui nous empêche de décider tous ensemble que, dans 


10 ans d'ici, le Canada sera considéré comme un chef de file 
mondial dans les nouveaux secteurs de la nouvelle économie -- dans 
la biotechnologie, dans la technologie environnementale, dans les 
industries culturelles de l'univers multi-canaux? 

Qu'est-ce qui nous empêche de décider tous ensemble que, dans 
10 ans d'ici, l'augmentation du taux de pauvreté chez les enfants 
sera chose du passé, que l'analphabétisme aura disparu de nos 
villes et que, dans les épreuves internationales, nos élèves ne 
se contenteront pas d'obtenir des résultats passables, mais 
qu'ils seront en fait les meilleurs? 

Qu'est-ce qui nous empêche de décider tous ensemble que, dans 
10 ans d'ici, l'assurance_-_maladie n'aura pas simplement survécu, 
mais qu'elle constituera le meilleur système au monde, avec une 
efficacité sans égale en matière de prévention, de soins et de 
traitements? 

Qu'est-ce qui nous empêche de décider tous ensemble que, dans 
10 ans d'ici, nos rues seront aussi sécuritaires qu'elles peuvent 
l'être -- non parce que nous posséderons le plus grand nombre de 
prisons ou de policiers, mais parce que nous nous serons attaqués 
de front aux racines du crime? 

Voilà des défis que nous devons tous relever. Ce n'est pas à 
l'un ou à l'autre de s'y attaquer. C'est à nous tous, ensemble, 
de le faire. 

Si nous voulons ouvrir de nouveaux horizons à nos enfants, il 
n'y a absolument rien qui nous en empêche. 

La société qu'est la nôtre reflète toute la diversité de la 
planète. Après tout, nous partons déjà d'une base solide. Et le 
temps est venu d'exploiter ces atouts, d'écrire une nouvelle page 
de notre histoire. 

Agissons non pas en fonction de nos intérêts particuliers, 
mais en étant inspirés par l'intérêt national -- en sachant que le 
destin de nos enfants repose entre nos mains. 

Marchons dans les traces de tous ceux et celles qui nous ont 
précédés, qui ont vu dans les défis une motivation supplémentaire 
pour se dépasser, jamais un prétexte pour abandonner. 

Et que ceux et celles qui viendront après nous puissent dire 
que nous avons fixé les objectifs, que nous les avons atteints 
ensemble, que nous avons propulsé le Canada dans un nouveau 
millénaire -- toujours et encore au premier rang des nations.