*{ Discours d'Ouverture de l'Assemblée nationale du Québec. Discours inaugural: 16 décembre 1985 }

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Monsieur le Président, ...et si nous allions ensemble tourner une page importante de l'évolution
du Québec!

Au cours de la campagne électorale, nous avons abondamment parlé de changement. Il s'agissait, bien
sûr, d'un changement de gouvernement, et les Québécois et les Québécoises l'ont signifié d'une
manière non équivoque. Mais, cette volonté de changement se référait également à un véritable
changement de société que les nouvelles politiques de l'État doivent désormais beaucoup mieux
endosser, beaucoup mieux soutenir et beaucoup mieux favoriser.

C'est là la signification première que le présent gouvernement dégage de son impressionnante
victoire du 2 décembre dernier. Fort de son passé et confiant dans ses moyens, le Québec choisit
de maîtriser son avenir.

Des valeurs nouvelles façonnent désormais la vie individuelle et sociale des hommes et des femmes
d'ici, et singulièrement de la jeunesse. Le gouvernement doit reconnaître la réalité de ces
nouvelles valeurs en se faisant moins présent à la vie quotidienne des individus. Son projet doit
être celui d'élargir les voies de l'initiative, de la responsabilité et de la créativité
personnelle.

La société québécoise elle-même s'est inscrite dans une nouvelle dynamique. Elle est plus mature,
plus équilibrée et beaucoup plus consciente des solidarités qui l'unissent. Elle est surtout
désireuse de s'ouvrir au monde, de confronter son expérience à celle des autres et d'enrichir sa
condition par le développement d'échanges dans tous les domaines de l'activité humaine. Le
gouvernement dit son accord fondamental avec cette volonté d'ouverture, il dit sa confiance dans
la capacité du Québec de soutenir la concurrence avec les autres, il dit sa détermination à bâtir
ici une société
humaine, une société hautement compétitive, une société pleinement confiante.

Au cours des vingt-cinq dernières années, le travail accompli au Québec a été immense, immensément

riche en réalisations
de toutes sortes, immensément difficile aussi, cela on le sait bien. Mais, au total, une seule
réalité compte vraiment aujourd'hui: le
Québec. Le Québec moderne existe, le Québec existe vraiment, et tous les Québécois et toutes les
Québécoises partagent une même fierté d'être de cette société, à tellement d'égards, exemplaire.

Maintenant, la vie continue, toujours différente, toujours aussi fascinante et toujours aussi
exigeante.

Le gouvernement doit être de son temps. Il doit regarder l'avenir. Il doit s'adapter, initier,
soutenir l'effort, donner un rythme, une profondeur et une direction au changement. Le gouvernement
doit lui-même changer. L'État n'est plus et ne sers plus autant qu'avant le moteur privilégié du
changement social.

L'effritement des souverainetés nationales, les découvertes scientifiques et les innovations
technologiques, la nouvelle manière d'être, de vivre et de penser des individus, tout cela nous
amène à renoncer aux idées reçues sur le rôle de l'État dans la société.

Le gouvernement accepte cette réalité et il va en conséquence développer une nouvelle attitude qui
fera une place plus grande à l'initiative individuelle. L'essentiel de l'action du gouvernement
sera la détermination des grands objectifs de la société. L'arbitrage toujours nécessaire des
intérêts divergents, la fourniture avec efficacité des services essentiels à la communauté et,
toujours, bien sûr, l'aide et le soutien aux plus défavorisés et aux plus démunis.

Et l'Assemblée nationale va également changer. Elle sera beaucoup plus rigoureuse et innovatrice
dans l'exercice de ses fonctions. Il y aura moins de lois. Il y aura par contre plus de temps
consacré pour contrôler l'administration publique et pour prendre elle-même l'initiative de
formuler des propositions de changement et de réforme. Le gouvernement veut que l'Assemblée
nationale accroisse son autorité et sa productivité, qu'elle légifère moins et mieux, qu'elle
participe davantage aux décisions de l'État.

Le Parti libéral du Québec s'est donc donné une nouvelle vision de l'avenir du Québec, un projet
de société et un programme d'action cohérent. Au cours de la campagne électorale, il a précisé ses
orientations et il a pris des engagements. J'indique à cette Assemblée que le gouvernement libéral
va demeurer fidèle à ses convictions. Et il va honorer sa parole. Le gouvernement va respecter ses
engagements.

Le gouvernement est conscient des besoins et des attentes de la population. Il y a des emplois à
créer, les finances publiques à assainir et les services à améliorer. Nous commençons dès
maintenant, quelques jours seulement après notre élection. Le gouvernement et l'Assemblée nationale
sont déjà au travail.

Le temps de l'instabilité politique et de l'ambiguïté constitutionnelle est révolu. Le gouvernement
entend donc mener à terme les négociations avec le gouvernement fédéral pour adhérer, sur la base
des conditions déjà indiquées, à la charte constitutionnelle de 1982. Le gouvernement s'engage à
développer avec le gouvernement fédéral et les autres gouvernements du pays des relations
harmonieuses et positives, avec comme dominantes la défense vigoureuse des intérêts propres au
Québec et la solution des graves problèmes économiques, comme le chômage et les finances publiques.

Au Québec même, l'essentiel des efforts du gouvernement portera sur la réalisation d'objectifs de
croissance, de développement économique et de création d'emplois permanents. Notre ambition
première, c'est précisément de redonner aux questions économiques et financières la place qu'elles
doivent avoir dans une société moderne, c'est-à-dire la toute première place.

Le progrès économique est, en effet, la condition nécessaire aux progrès social et culturel. Sans
prospérité, il ne peut y avoir de partage et de créativité, de justice et de liberté véritables.

Il nous faut donc, avant toute chose, parvenir à relancer l'activité économique sur des bases
solides et durables.

Et nous allons le faire. Le gouvernement veut reconnaître à sa juste valeur, et il va appuyer d'une
façon significative, le dynamisme et les qualités d'entrepreneurship des hommes, des femmes et des
jeunes du Québec. Voilà une chose fondamentale!

C'est désormais sous le signe de la confiance et du respect que vont se tisser les liens entre le
gouvernement, l'entreprise et le monde du travail.

Le gouvernement est profondément convaincu que c'est d'abord au sein de l'entreprise que les
travailleurs et les travailleuses, les jeunes trouveront un emploi stable, rémunérateur et
valorisant. L'entreprise est le creuset du changement technologique de la société. C'est
l'entreprise privée qui, au premier chef, fera que le Québec deviendra pleinement compétitif et
concurrentiel.

Le gouvernement a un plan d'action cohérent pour relancer l'économie. Il va agir sur plusieurs
fronts à la fois.

Il y aura d'abord le climat propice à l'activité économique, stabilité politique, relations adultes

et responsables avec le gouvernement fédéral, confiance dans l'entreprise privée et efforts
soutenus pour améliorer les relations du travail et pour protéger les droits fondamentaux des
travailleurs et des travailleuses.

La fiscalité individuelle sers diminuée de façon à ne plus pénaliser l'initiative.

La fiscalité des entreprises et le fardeau actuel des charges sociales et de la surréglementation
seront allégés de manière à libérer l'entreprise et à lui donner la chance d'être pleinement
créatrice, concurrentielle et compétitive pour conquérir de nouveaux marchés.

La formation de nouvelles entreprises sera stimulée par le développement des présentes techniques
de financement, comme le régime d'épargne-actions, et par des mesures nouvelles de soutien à
l'entrepreneurship.

L'aide à l'exportation pour les petites et moyennes entreprises deviendra une composante majeure
de la nouvelle action économique du gouvernement. Le réseau des maisons du Québec à l'étranger sera
réorienté à cette fin.

L'investissement dans le renforcement de l'infrastructure économique constitue toujours un
placement d'avenir. Aussi, les projets d'incubateurs et de nouvelles implantations industrielles
seront des priorités pour le gouvernement, tout comme les initiatives qu'il faudra prendre dans
le domaine des transports pour répondre aux besoins pressants de développement et d'entretien du
réseau routier des diverses régions du Québec.

Le potentiel économique de première ligne des pêches, des mines et de la forêt sera mis en valeur
en particulier par le développement des marchés intérieurs et extérieurs et l'amélioration de la
productivité. L'importance économique de l'agriculture et de l'agro-alimentaire en termes d'emplois
et de chiffres d'affaires doit être beaucoup mieux reconnue. Le gouvernement veut donc accélérer
considérablement le développement agricole et agro-alimentaire et apporter des solutions concrètes
aux problèmes financiers des producteurs agricoles, à ceux de la relève et à la femme
collaboratrice.

L'univers de la technologie sera au coeur des préoccupations du gouvernement. La concertation des
efforts du gouvernement, de l'entreprise et de l'université, la stimulation de la recherche et de
l'innovation technologique et la diffusion des technologies de pointe constitueront les éléments
principaux de l'action gouvernementale. Science, recherche et développement, ce seront là des
réalités d'avenir pour le Québec.

La vente de l'électricité à nos voisins américains ouvrira pour le Québec des horizons nouveaux:
elle nous donnera des ressources financières additionnelles et elle appuiera d'une façon
significative la relance économique.

Telles sont donc quelques-unes des lignes directrices de la politique économique et financière du
gouvernement: confiance à l'entreprise, allégement de la fiscalité et modernisation de l'économie.

D'ici à 1990, le gouvernement s'est fixé comme objectif de favoriser la création de quelque 400
000 nouveaux emplois.

Le gouvernement se propose de faire adopter, dès cette semaine, un budget pour donner suite aux
engagements pris lors de la campagne électorale.

Le gouvernement entreprend dès maintenant le processus de la déréglementation. Un ministre a déjà
le mandat de procéder dans ce sens afin d'améliorer sensiblement la performance et la compétitivité
des entreprises, d'une part, et de l'appareil étatique, d'autre part.

La privatisation. A ce chapitre, le gouvernement lance dès maintenant une autre grande opération
susceptible de redonner à l'État et au secteur privé un second souffle.

Au fil des ans, le Québec s'est doté d'un nombre imposant de sociétés d'État à caractère
économique. La plupart justifiées au moment de leur création, ces sociétés d'État doivent
maintenant faire l'objet d'une réévaluation en profondeur qui pourra, dans certains cas, aller
jusqu'à la privatisation pure et simple.

Le problème de l'emploi pour les jeunes est au coeur des préoccupations de la société. Nous avons
pris des engagements spécifiques à cet égard et le gouvernement attache la plus grande importance
à leur réalisation.

Le gouvernement se réjouit des progrès faits relativement à la création de la Corporation
d'investissement jeunesse en vue d'aider les jeunes entrepreneurs québécois et il entend pouvoir
concrétiser prochainement ce projet.

Par ailleurs, le processus de réévaluation des divers programmes d'aide et de soutien à l'emploi
et au revenu des jeunes commence dès maintenant. Le gouvernement veut y associer tous les
intéressés et agir conformément aux engagements pris de manière à modifier, à très court terme,
la situation difficile de la jeunesse québécoise sur le marché du travail et à donner aux jeunes
de nouvelles possibilités d'accéder au marché du travail par l'élaboration de la politique de la
gestion de la main-d'oeuvre dont nous avons parlé au cours de la campagne électorale.

Le gouvernement va élaborer une politique de rationalisation des dépenses de manière que puisse
s'amorcer vraiment et sans autre délai le processus nécessaire d'une réduction significative du
coût de fonctionnement des programmes et d'une remise en cause des activités non essentielles.

Il faut absolument qu'au sein même du gouvernement il y ait à cet égard une direction beaucoup plus
ferme et plus déterminée. Et, à titre de simple illustration de la détermination du gouvernement,
j'indique qu'il n'y aura plus au Québec des dépenses inutiles pour des opérations de propagande
et de publicité partisane.

Le gouvernement tient à souligner d'une façon toute particulière sa volonté de donner aux régions
des moyens accrus pour assumer, comme elles le souhaitent, la responsabilité de leur développement.

C'est par ailleurs avec enthousiasme que le gouvernement travaillera à donner à la région de Québec
la dimension internationale qui a été maintes fois évoquée et c'est un intérêt tout à fait
particulier que le gouvernement portera aux travaux de la commission qui étudie présentement
l'avenir de la ville et de la région de Québec. Le gouvernement forme le projet d'appuyer fermement
et concrètement les efforts de développement de la région de la capitale, non seulement dans sa
dimension administrative évidente, mais encore pour donner à la région de Québec des assises
économiques solides et diversifiées.

Nous voulons que Québec soit une capitale qui fasse la fierté de tous et surtout que Québec
devienne un centre de développement économique majeur. Quant à Montréal, le gouvernement en
reconnaît l'importance vitale pour le Québec et le gouvernement veut que la mise en place de son
projet de "zones d'entreprises" pour l'Est de Montréal se fasse sans délai, de manière à commencer,
en collaboration avec les agents socio-économiques et les autres niveaux de gouvernement, le
redressement de la situation difficile de cette partie de la métropole.

En somme, le gouvernement est déjà au travail pour redonner au Québec une croissance économique
dynamique et forte, assainir les finances publiques et accroître l'efficacité de la gestion de
l'État. Nous en avons pris l'engagement et nous le faisons.

Dans le présent contexte de l'évolution de notre société, l'éducation demeure un levier essentiel
du progrès de à collectivité. L'orientation fondamentale du gouvernement dans ce domaine vital est,
bien sûr, celle de l'adaptation de l'enseignement au monde du travail et de l'économie. Cependant,
le gouvernement estime toujours aussi impérieux de s'assurer que l'éducation vise d'abord et avant
tout le développement intégral et harmonieux aux plans intellectuel, personnel et social de la

personne dans le respect de ses valeurs propres.

Au cours de la campagne électorale, nous avons publié un important document d'orientation
comportant un plan de relance de l'éducation au Québec. Le gouvernement saisira l'Assemblée
nationale des éléments de mise en oeuvre de ce document de manière à donner à notre système
d'éducation l'élan dont il a absolument besoin. A court terme, le gouvernement agira pour respecter
ses engagements en ce qui concerne le système des prêts et bourses, L'organisation scolaire et la
valorisation du rôle de l'enseignant, la solution au problème des illégaux.

Le gouvernement est, par ailleurs, extrêmement préoccupé par la détérioration des services de santé
et des services sociaux. Des décisions fondamentales seront prises sur de multiples plans: le
financement du système, la continuité et la complémentarité des services, la revalorisation des
employés du réseau, la décentralisation, les centres d'accueil et d'hébergement, et les hôpitaux.

Le gouvernement se donne comme ambition de redonner à la population québécoise des services de
santé et des services sociaux de toute première qualité et il va agir en conséquence. Le calendrier
de travail de la commission Rochon sera modifié pour accélérer la correction des faiblesses
actuelles de notre système de santé et de services sociaux et nous engagerons des discussions avec
les membres de la commission quant à leur mandat.

Le gouvernement entend s'attaquer au problème aigu des services d'urgence. Un mandat explicite a
été donné au ministre des Affaires sociales qui, en collaboration avec les intervenants, verra à
prendre sans délai les mesures nécessaires à un redressement de la situation et cela, sur la base
de nos propositions énoncées au cours de la campagne électorale.

Nous avons, par ailleurs, déjà indiqué notre intention de beaucoup mieux définir les termes de
notre politique en ce qui concerne les personnes âgées. La société tout entière est bien consciente
de ses responsabilités à cet égard et d'autant plus que nous avons à faire face aux nouvelles
exigences du vieillissement de la population. La constitution d'un organisme voué à la protection
et à la valorisation des intérêts des personnes âgées amorcera l'action du gouvernement.

Par ailleurs, outre les engagements spécifiques pris pour les jeunes et que le gouvernement a
décidé de réaliser sans délai dans les domaines de l'emploi, de l'éducation et de l'aide sociale,
il y a également la création d'un Conseil permanent de la jeunesse que nous allons constituer avec
la collaboration de tous les intéressés.

Le gouvernement va donner suite aux propositions formulées pour les femmes et très certainement

accepter de les enrichir de la réflexion, de la recherche et des idées de tous les groupes
intéressés.

Le gouvernement tient, en particulier, à ce que la femme au foyer puisse voir son droit à la
retraite être respecté, comme tous les autres citoyens et citoyennes au Québec. Nous allons donc
convoquer la commission parlementaire annoncée pour étudier les modalités de financement de la
participation de la femme au foyer au Régime de rentes.

Et le gouvernement renouvelle devant cette Assemblée son engagement à faire en sorte que les
programmes d'accès à l'égalité deviennent une réalité pour tous les Québécois et les Québécoises.

Le gouvernement va entreprendre bientôt le processus de négociation des conditions de travail avec
ses employés. Le gouvernement croit en la valeur éminente de la contribution des employés de l'État
au progrès de la société et il entend procéder avec justice et équité. Et le gouvernement va
respecter sa signature.

Les arts, les lettres et le patrimoine sont au coeur de la vie de toute société. Ils en expriment
la nature et l'âme et ils en traduisent les difficultés et les espoirs. La politique culturelle
du gouvernement se donnera comme ambition d'offrir la possibilité aux artistes, aux créateurs et
aux artisans de témoigner avec éclat, en toute liberté, des valeurs profondes de la société
québécoise. L'énoncé des politiques de développement de la culture, publié au cours de la campagne
électorale, trouvera sa voie jusqu'à cette Assemblée et verra le gouvernement y consacrer les
ressources financières nécessaires.

Le gouvernement va également apporter une attention soutenue et accrue au domaine de la protection
de l'environnement en améliorant l'efficacité de la gestion des programmes d'assainissement des
eaux et de lutte à la pollution industrielle et en soutenant financièrement les efforts de
protection de l'environnement agricole. Le Québec se dotera d'une charte de la qualité de la vie
et il associera les citoyens, en particulier au niveau régional, à l'ensemble des efforts pour
donner aux Québécois et aux Québécoises un milieu de vie sain et agréable.

C'est d'ailleurs dans cette même perspective que de nouvelles ouvertures seront faites, comme nous
l'avons indiqué au cours de la campagne électorale, pour associer pleinement les membres des
différentes communautés culturelles à la vie de la société et leur permettre d'apporter
l'inestimable contribution économique, sociale et culturelle que nos concitoyens d'origine autre
que française et anglaise veulent fournir au Québec.

En un mot, monsieur le Président, le gouvernement est au travail quelques heures seulement après
son entrée en fonction. La nouvelle équipe ministérielle passe à l'action, et cette action va dans
le sens du respect vigoureux de notre programme et de nos engagements électoraux. Le gouvernement

croit profondément à l'avenir du Québec, il a pleinement confiance dans les capacités de création
et de dépassement de la société québécoise, et il dit à cette Assemblée, à toutes les Québécoises
et à tous les Québécois: Oui, le Québec va réussir à maîtriser son avenir.